mercredi 25 février 2009

Pas de merveille.

* Ah fallait bien chercher pour trouver "passemerveille" dans les sous-titres en ancien français des passages espagnols de La Chouette Aveugle, le 23 au Mk2 Quai-de-Loire. Et pour cause, l'affreux transfert numérique tiré exprès pour la programmation (rarement vu des noirs aussi gris pâles, et un 16mm au grain à ce point caché sous une épaisse couche de flou) avait été fait depuis une copie 16mm (qu'apparemment ils ont galéré à trouver)... sans sous-titre! (l'animatrice du débat expliqua par la suite que c'était très certainement voulu, que les acteurs n'étaient eux-mêmes pas hispanophones, et que l'espagnol, sous une forme vieillie qui plus est mais ça semblait pas la déranger, était dit avec un fort accent français) (par contre elle n'expliquait pas, bien qu'elle l'ait pourtant remarqué, que soit présent au générique le nom de la boîte responsable des sous-titres, pourtant bien absents) (bref, n'admettait pas d'avouer que le film avait été présenté dans une version disons incomplète) (alors qu'on était prêt à l'entendre, vu qu'on l'avait bien tous remarqué, ça crevait quand même pas mal les yeux) (mais apparemment la copie n'avait pas été visée par l'animatrice du débat qui avoua plus tard "redécouvrir" le film ce soir avec nous, "après toutes ces années")

* La programmatrice semblait tomber des nues quand je lui ai dit que le film avait été montré au Forum des Images il y a quelques années. Par contre elle a fait la sourde oreille quand je lui ai dit que d'après mes informations, qui sont pas inédites puisqu'il suffit d'aller sur leur moteur de recherche, même Lussas a une copie du film (j'ignore ce qu'elle vaut, et c'est peut-être la même, mais dans ce cas la galère n'aura été que de courte durée, hop deux clics et un coup de fil). Mais vraiment la sourde oreille, comme si j'avais rien dit. Je me demande pourquoi. C'est sans doute la même.

* Marrant d'ailleurs que le film soit projeté dans une programmation réservée aux documentaires, qu'il soit distribué par Documentaires sur grand écran, et que ce soit la Maison du Doc de Lussas qui en ait une copie (ça sent la très ancienne erreur de classification irrattrappable...). L'animatrice des débats s'en est tirée par une pirouette du style "c'est un documentaire sur les rêves", mais bien sûr. Et de dire ensuite que Ruiz avait bel et bien fait des documentaires dans sa carrière, citant pour illustrer cela Colloque de Chiens, qui n'en est évidemment pas un. Et Querelles de jardin qui en est éventuellement un (mouais, de loin alors). Elle parlait un peu au pif de toutes façons, sous-entendant que Ruiz avait pouvoir sur ses filmographies (je peux vous dire que Ruiz s'en fout, que tout simplement il ne connaît pas lui-même sa filmo, et c'est bien normal vu sa taille) et avait renié certains de ses films mais pas celui-ci (ah bon? lesquels?), et même qu'il avait pouvoir sur lecinemaderaoulruiz.com (ben voyons, genre culte de la personnalité, auto-entretien de son fan-club, mensongé éhonté bien sûr).

* Tout ça donnait d'ailleurs l'impression que Ruiz n'avait même pas été contacté, qu'on ne lui avait pas proposé d'être présent.

* L et K, qui n'avaient jamais vu le film, l'ont aimé quand même, comme quoi il en restait quand même bien quelque chose, malgré les conditions de projection (je n'ai par exemple pas parlé du son, qui se faisait parfois la malle, et qui de toute façon souffrait du volume sonore constamment faible, en mode protégeons les esgourdes fragiles des sorties culturelles vermeil au Quai de Loire...). C'est que le film reste sublime.

* Ayant vu hier Un Lac, vraie déception, je me demandais comment Ruiz faisait pour qu'on reconnaisse Guillard dès sa première apparition muette dans l'obscurité, une cagoule noire sur la tête, alors que les gros plans tremblés de Grandrieux empêchent la lisibilité de la répartition des rôles, on ne sait vite plus qui est qui. Alors que l'un pense à son spectateur, malgré le peu d'user-friendlisme, comme dirait Noony, de son scénario, l'autre ne pense qu'à sa note d'intention de mise en scène, fonctionne en vase clos, fait de l'expérimentation comme on constitue un herbier. Plus j'y repense, plus je trouve Un Lac raté, même pour tout dire : sans intérêt.

Aucun commentaire: