vendredi 8 mai 2009

Des dragons et des hommes.

* Le montage avance, avance bien même, une quarantaine de minutes montées en un temps à mon sens record, c'est fou comme le blocage s'est envolé d'un coup, décidément travailler seul, je ne sais pas le faire, mais (bien) accompagné ça va vite et bien.

* Passage hier de l'oiseau noir, notre Guigui de producteur, qui fut donc le premier spectateur de notre boulot à L. et moi, et c'était instructif, alors même qu'on a le nez dedans, de s'apercevoir que de le montrer à quelqu'un, c'était le voir soudain sous un angle neuf, comme si on ne l'avait encore jamais regardé comme ça.

* Passage du bon Jiko cet après-midi, qui sera donc notre deuxième spectateur. Va falloir faire gaffe à ne pas surmultiplier les avis à ce stade du travail, mais ce n'est pas mal d'avoir du recul. La pause de Cannes l'apportera aussi. Il faudra aussi songer à le montrer à quelqu'un qui n'en sait rien. Gwen fait un saut aussi cet aprèm, WW itou pour emprunter du matos, on verra s'ils veulent y poser leurs mirettes.

* La dernière ligne droite avant la V1, puisqu'il nous reste donc environ 10 minutes à monter, n'est pas la plus facile. C'est un peu le coup de poker du film, celui qui justifie son titre, Les Dragons n'existent pas, ça peut complètement rater, on tourne autour depuis le début, c'est notre point de bascule, j'espère que ça marchera.

* Au coeur du montage actuel, deux passages d'environ dix minutes, à mon sens, ne changeront plus et j'en suis vraiment fier. Deux séquences d'action. L'une en mouvement, l'autre à la table. Deux blocs d'énergie opposés et complémentaires. Ce sont les fondations les plus fortes du film, et il se trouve que sans surprise, elles correspondent aux deux plus fortes impressions du tournage.

* C'est aussi mon premier vrai documentaire de personnages, premier documentaire réellement incarné (si j'omets volontairement Il regarde passer les bateaux et on lui donne des bateaux, ce film que CdZ déteste à raison, et que du coup je ne montre plus, mais qu'on trouve encore sur Google Vidéo, s'il y a des curieux). J'avais poussé la porte avec Passemerveille, et la présence pleine de J.-P. D. et l'apparition finale de Lonsdale. Cette fois, les hommes sont là sans artifice, prennent place et l'occupent.

* Reste à ne rien gâcher avec ces dix dernières minutes, de la sobriété et du dynamisme actuel.

* Ah oui, parlant de dynamisme, là aussi les choses changent par rapport à mes films précédents, et même par rapport à ce que je projetais du film, par rapport à la "maquette" montée en 2007, qui se contemplait le plan-séquence interminable. Cette fois, on monte vraiment, on raccorde, on essaie de freiner l'envie nombriliste et prétentieuse de laisser filer les plans comme l'on défile sur un podium. Bref, moins se regarder filmer, moins insister sur la supposée beauté des plans, priorité à la narration, au rythme, au montage, aux ouvriers, à l'action. Si c'est beau, ça se verra sans qu'on ait à pointer du doigt.

* On monte comme une fiction, pourrais-je dire.

* Hier Guillaume me disait que c'était "plus télé" que ce qu'il imaginait que ce serait. Bizarrement je l'ai vécu comme un compliment.

1 commentaire:

'33 a dit…

hate de le voir, après ce que tu m'en as dit