dimanche 23 août 2009

Live at the Haçienda.


* En m'y baladant un peu, en survolant, je me disais que ce Live at the Haçienda allait profondément m'emmerder, du fait de son échelle de plans tellement resserrée qu'elle m'étouffait d'avance, et puis étonnamment, je trouve le film sublime, pour ses lumières, ses profils, la transparence/la nudité de sa technique rudimentaire (les mêmes plans, les mêmes cadres, qui reviennent sans esbroufe, on pourrait trouver ça plat, je ne sais pas, je trouve ça franc, honnête sur la captation), ses compositions, la belle durée de ses plans, c'est rare que j'aime les vidéos de live (le live à Madrid d'hier est assez laid, par exemple), disons qu'il y a bien sûr Stop making sense et puis il n'y a pas grand chose d'autre qui me plaise en la matière (si, il y a les belles répétitions de Balibar dans Ne change rien) (je déteste pas le DVD live de Dominique A, mais bon, je suis pas très clairvoyant sur Dominique A, Châtaigner est quand même un réalisateur pas terrible), mais là il y a ce côté rough, ce côté humble, le son même est magnifique, c'est quand même ça qui nous intéresse, mixé dans les aigus, un peu pourri, mais très beau en vérité, enfumé, très pur, très sec, et puis Gano est déchaîné, fond de gorge raclé, intensité, il n'y a pas ce 2nd degré un peu nul du live madrilène par exemple, c'est du rock, quoi, c'est intime, c'est bricolé, ça fait garage de répet', et c'est très bien comme ça, c'est encore ça le mieux. En fait je ne m'attendais pas à trouver les Violent Femmes si sérieux, j'ai plus l'habitude de leur album live Deluxe, que j'aime énormément, où le son est pas mal tourné vers la salle, avec interactions directes avec le public, blagues, beaux ratages, complicité. Là le public est assez en retrait, d'ordinaire c'est moins feutré. C'est étonnant et ça fait du bien d'écouter les VF comme ça, ce calme, presque solennel, disons qu'entre Deluxe et l'Haçienda, c'est la même différence qu'entre l'album New Times (j'en profite pour redire à quel point j'aime Rio de Janeiro, qui referme cet album souvent hilarant) et les superbes B-Sides de l'album Something's Wrong, ce même bel écart. Pour connaître les VF, il suffirait d'écouter ces quatre-là, et on connaîtrait tout, on pourrait se passer d'écouter le reste.

* Et écoutez vers 50:30, je ne connaissais pas, c'est très beau, très triste.

* Et sinon, on peut prendre 6 minutes pour regarder ceci, qui n'a pas tout à fait rien à voir (merci à Julie pour le son).

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